Ressources
Le chaga

La cueillette

Comme pour les plantes, certaines règles de cueillette sont à respecter afin de profiter au maximum des effets bienfaisants du chaga. Celles-ci concernent le site, le moment et les instruments.

La première règle est de ne cueillir que dans des endroits propres, loin des sites contaminés, car les racines de l’arbre peuvent aller puiser leurs minéraux et l’eau à une bonne distance du tronc, dans la nappe phréatique. Les arbres infectés ont généralement plus de 40 ans. En deuxième lieu, il est recommandé de ne le cueillir qu’après la chute des feuilles à l’automne et avant l’éclosion des bourgeons au printemps. En hiver1 , le champignon contiendrait un niveau optimal de molécules thérapeutiques. Toutefois, certains croient qu’on peut cueillir en toute saison. Plus le chaga est vieux, plus il a accumulé d’antioxydants.

Les chancres localisés à hauteur d’homme peuvent être prélevés avec un large ciseau à bois (minimum 1 pouce), un poignard, une hachette ou tout instrument assez solide sur lequel on peut frapper avec un marteau, un gros caillou (oui, on doit parfois se débrouiller en forêt) ou tout objet dur. Les bons bricoleurs se façonnent une tranche. L’important est de faire pénétrer la lame près du tronc, sous la masse brun rouille de mycélium et d’utiliser un effet de levier qui aura comme résultat de faire décoller le chancre. Dans le cas d’une cueillette écoresponsable, il est préférable de laisser environ 1 cm du mycélium à l’extérieur de l’arbre puisque le champignon continue à se développer par la suite.

Étant donné que les chancres peuvent être localisés jusqu’à 5-6 m de haut sur le tronc de l’arbre, il est possible d’utiliser un outil fait-maison qui fera décoller le chancre du tronc. On peut également employer une scie à élaguer.

Afin de faciliter la récupération des morceaux de chaga souvent trop petits, on peut fabriquer un sac de récolte en plastique en introduisant un gros fil métallique sur le pourtour et en l’attachant solidement autour tronc. Les morceaux décollent et tombent directement dans le sac. S’il y a de la neige, on peut utiliser une nappe en tissu pâle disposée autour de la base du tronc; ceci évite de chercher les morceaux enfoncés et trop petits.

Dans le cas d’un achat de chaga, il est fortement recommandé de questionner la provenance du champignon : certains cueilleurs avides de profit n’offrent que de la camelote. N’oublions pas que ce champignon est consommé dans le but de maintenir ou retrouver la santé!

  1. L’OMS recommande de cueillir à une température inférieure à -17°C.

UTILISATION IMMÉDIATE

De retour à la maison, avant le séchage, on doit réduire le chancre en copeaux. On peut également le réduire en poudre à l’aide d’une râpe à fromage ou le passer à la moulinette à viande si on veut le consommer cru. Le chancre peut être conservé au congélateur ou à l’extérieur si la température est inférieure au point de congélation. Les organismes de certification recommandent de conserver le champignon pendant un maximum de 2 ans.

SÉCHAGE

Dès que le chaga est réduit en copeaux ou qu’il est râpé, il peut être séché à l’air libre, sur une moustiquaire ou dans un déshydrateur. Compte tenu que le chaga contient des enzymes bénéfiques pour la santé, il est recommandé de ne pas utiliser le four pour le séchage : les enzymes sont des molécules très sensibles à la chaleur. Attention de ne pas laisser les copeaux dans un endroit mal aéré : des moisissures peuvent se développer à sa surface et les rendre impropre à la consommation et pouvant engendrer de violents maux de ventre.

La consommation

Le chaga peut être consommé sous forme liquide (café à partir d’une décoction ou d’une infusion, teinture) ou solide (poudre, haché); il peut aussi être appliqué sur une zone douloureuse de la peau (pommade, copeaux ramollis).

LA DÉCOCTION : un breuvage

Pour réaliser une décoction, les copeaux de chaga sont macérés dans l’eau chaude au moins 24 h (si possible 2-3 jours); ces copeaux sont réutilisables plusieurs fois, tant qu’ils laissent apparaitre une couleur dans l’eau (5-6 fois). La première fois, on suggère d’utiliser 50 g de copeaux par litre d’eau et d’ajuster la décoction à son goût par la suite. Il est préférable de ne pas faire bouillir le mélange si on veut conserver tous les bienfaits du champignon, ou de ne jamais faire bouillir longtemps. La température d’extraction à l’eau chaude devrait se situer entre 65 et 80 °C : les enzymes sont très sensibles aux températures élevées, de même que les vitamines et les stérols. Toutefois, il est possible de faire mijoter pendant 1-2 h à très basse température; même si les enzymes sont détruites, plusieurs composés bénéfiques demeurent dans le liquide. Ce breuvage peut être consommé chaud ou froid.

Il est recommandé d’en boire 3 à 4 tasses par jour (commencer par une pour vérifier son seuil de tolérance et s’il y a allergie), tous les jours, en l’aromatisant au besoin avec du miel, du sirop d’érable, du lait ou de la menthe. Ce breuvage peut se conserver quelques mois au réfrigérateur. Comme il y a toujours un surplus de liquide, on peut le congeler dans de bons contenants en plastique.

LA POUDRE : en infusion et dans les aliments

Pour consommer le chaga en poudre (infusion), déposer la poudre (environ 1 cuil. à table ou au goût) dans une tasse puis verser l’eau chaude. Attendre 15 minutes, filtrer et boire. Le chaga peut aussi être saupoudré sur des aliments, comme des pâtes, des frappés, des soupes, des salades ou des sauces. Il peut faire partie d’une recette de pain. Il est recommandé de ne jamais jeter les copeaux : ils peuvent être hachés puis séchés, moulus et intégrés dans un plat afin de profiter au maximum des molécules thérapeutiques.

TEINTURE

Pour fabriquer une teinture, des copeaux de chaga sont placés dans un alcool fort (rhum, vodka ou éthanol à 50%) pendant 3 à 8 semaines, si possible de 6-10 mois. Par la suite le liquide est filtré. On ajoute 2,5 ml (½ c. à thé) de teinture à de l’eau ou à un jus de fruit et on en boit 2 à 3 fois par jour.

CRU

Le chaga râpé (râpe à fromage) ou haché peut être mangé cru, dans un yoghourt, dans des céréales ou dans un frappé.

SUR LA PEAU

Le chaga étant très poreux, les copeaux ramollis dans de l’eau chaude sont placés sur la zone douloureuse et retenus par un bandage. De la poudre, mélangée à de l’eau ou à un corps gras, forme une pommade qui est appliquée en cataplasme sur les zones affectées de la peau.