Roger Larivière, biologiste à la retraite et auteur de livres sur les plantes et champignons sauvages, partage son expérience d’un atelier en forêt boréale avec une famille passionnée par la nature.
Du 23 au 26 juillet, une famille de touristes a eu la chance de découvrir, pour la première fois, l’intimité de la forêt boréale. Composée des parents, de leurs trois fils, de leurs conjointes et de leur chien, elle a embarqué à bord d’un petit avion privé à l’aéroport de Saint-Hubert, en direction de Rouyn-Noranda.
L’entreprise montréalaise Majjaz Stratégies nous avait confié le mandat d’offrir à cette famille une expérience authentique en Abitibi, en leur faisant découvrir les plantes et champignons sauvages.
Lors de l’atelier, j’ai fait découvrir à la famille plusieurs plantes à la fois comestibles et médicinales, avant de leur présenter deux plantes carnivores cueillies la veille dans une tourbière. Pari réussi : la Sarracénie pourpre et le Droséra à feuilles rondes les ont fascinés.
La Sarracénie, connue aussi sous le nom de « Pitcher Plant », possède une feuille transformée en véritable trappe pour capturer les insectes et produit les enzymes nécessaires à leur digestion. J’en ai profité pour leur apprendre que cette plante est l’emblème floral de Terre-Neuve, une province dont 25 % du territoire est recouvert de tourbières.
En pressant une poignée de cette mousse, on peut voir s’écouler une grande quantité d’eau, ce qui est fascinant. Ce phénomène m’a permis d’évoquer les usages qu’en faisaient les Algonquins : ils en récoltaient de grandes quantités en été, la faisaient sécher au soleil en la suspendant à des cordes, puis l’utilisaient comme serviette hygiénique ou comme couche pour bébé dans leur tikinagan (sac en bouleau pour enfant). Ces pratiques sont d’ailleurs détaillées dans mon ouvrage Les richesses d’un peuple, les Abitibiwinnik de Pikogan (2013).
La pluie légère et les maringouins n’ont pas entamé l’enthousiasme de ces passionnés de nature. Tous étaient bien préparés pour affronter ces conditions et auraient même souhaité goûter aux bleuets perchés plus haut sur un cap rocheux !
La récolte de champignons s’est limitée à trois chanterelles, que chacun a tenues précieusement dans ses mains. En passant près d’un sapin, je leur ai montré la résine cachée dans de petites bulles, que chacun a pu goûter. Je leur ai expliqué que les Algonquins utilisaient cette résine comme pommade antiseptique pour soigner leurs blessures.
L’atelier, qui s’est déroulé en anglais, s’est accompagné d’un cadeau offert par le promoteur : quatre exemplaires du guide Edible Mushrooms of the Boreal Forest (2019). À la fin, chacun a également reçu un exemplaire de notre napperon Edible Plants and Mushrooms of the Boreal Forest.
Les commentaires reçus nous permettent de penser que nous avons pleinement rempli notre mandat et bien préparé le terrain pour les activités suivantes. Comme on disait autrefois : « De la très belle visite, il faudrait revenir ! »
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